Une vie de Guy de Maupassant
Librio 2€
2005, 186 p.
2€
« Jeanne, fille unique très choyée du baron et de la baronne Le Penthuis des Vauds, avait tout pour être heureuse. Son mariage avec Julien de Lamare, rustre et avare, se révélera une catastrophe. Sa vie sera une suite d'épreuves et de désillusions. Ce roman, le premier de Guy de Maupassant, est une peinture remarquable des mœurs provinciales de la Normandie du XIXe siècle : hobereaux, domestiques et paysans y sont décrits avec beaucoup de réalisme. »
Je ne m'attendais à rien de particulier en commençant ce roman de Guy de Maupassant et je dois dire qu'au final j'ai été agréablement surprise. Il est vrai que l'histoire met un peu de temps à se mettre en place, mais par la suite ça se lit très facilement et très rapidement car on se sent happé par les évènements.
On suit donc Jeanne tout au long de sa vie, non pas la vie au sens numérique, mais celle au niveau affective. En effet, l'histoire débute par la sortie de Jeanne du couvent où elle était enfermée, pour elle commence donc une nouvelle histoire et une nouvelle vie. Et elle se termine sans que l'on sache dans quelles circonstances elle décède (on sait juste qu'elle est très vieille et à trouvé un nouvel espoir pour vivre). On la suit dans ses découvertes qui pour nous paraissent totalement logiques, mais qui à l'époque étaient totalement taboues et sujettes à l'emprise de la religion.
Il est vrai qu'au début Jeanne est très superficielle et on peut se demander d'où elle vient, mais il ne faut pas oublier les mœurs de l'époque. D'ailleurs je voudrais souligner la plume de l'auteur qui est tout à fait réaliste et qui arrive à nous dépeindre des tableaux des scènes de la vie quotidienne comme si nous avions un tableau sous les yeux ou alors qu'on est dans les pas de l'héroïne. Ce sont des descriptions qui rythment la narration vu qu'il y a quand même assez peu de dialogues. Alors, oui, je comprends tout à fait le caractère qu'elle peut avoir au début de l'histoire, mais je pensais qu'elle serait tout de même un peu plus mature, ce n'est que vers la moitié du roman qu'on la trouve vraiment changée, on pourrait quasiment dire plus sinistre. De plus, je pense que ça doit être le personnage le plus fouillé par rapport aux autres, nombreux certes, mais dont on retient facilement le nom vu qu'il est toujours associé à la fonction dudit personnage.
Ce qui m'a un peu gêné est la sorte de spirale de fatalité qui pèse sur les épaules de la pauvre fille. Je veux bien qu'il lui arrive des évènements tragiques dans sa vie, et qu'elle puisse les surmonter grâce à des objectifs qu'elle se fixe, mais bon, là c'est un peu trop je trouve. Je pense que l'auteur voulait montrer la force mentale de son personnage qui se cache derrière une attitude toute différente. Par exemple pour son fils elle préfèrera le garder près d'elle et le couver plutôt que de faire tout son possible pour qu'il puisse faire une carrière brillante, et de même parfois je me demandais si elle voyait ce qu'elle avait sous le nez. Alors qu'il est vrai que de nos jours, l'attitude d'une mère pourrait être assez différente.
En tout cas ce qui est sûr c'est que peu importe l'âge à lequel on lit cette œuvre, ou bien même qu'on la relise, on trouvera toujours des messages sur la vie d'hier et d'aujourd'hui. Chaque lecture avec sa propre expérience apporte un regard nouveau ou différent. Il faut bien voir ce qui est dit au delà de la petite histoire courte qui nous est contée. Je dirai même qu'il y a peut être une sorte de visée philosophique.
En conclusion, je dirais que c'est une très agréable surprise. Je ne m'attendais à rien de particulier et finalement j'ai aimé cette fresque, ce tableau dépeint par l'auteur sur toute une vie. La plume est simple et très agréable, le thème est transgénérationnel et pourrait s'appliquer à notre génération... Beaucoup de leçons à retenir.
[Lecture commune avec Géraldine]
qui accepte mon retard ;-D
Gros bisous